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Openda, le premier des deuxièmes attaquants

Loïs Openda pourrait profiter de l’absence de Michy Batshuayi pour redéfinir la hiérarchie des attaquants. Son profil pourrait mieux coller avec les envies tactiques de Domenico Tedesco.

Diables rouges Frédéric Bleus

Quand il a débarqué dans la sélection belge en juin 2022, Loïs Openda avait les airs d’un troisième attaquant derrière Romelu Lukaku et Michy Batshuayi. À l’époque, Christian Benteke et Divock Origi n’avaient plus voix au chapitre chez les Diables rouges et le joueur de Vitesse Arnhem, qui sortait d’une saison à 24 buts en 50 matchs toutes compétitions confondues avait une chance à prendre. Il l’a saisie en marquant dès ses premières minutes contre la Pologne (6-1, le 8 juin) et il laissait sa carte de visite avant la Coupe du monde au Qatar. Entre-temps, il a validé son transfert à Lens, où il enfile les buts (14 en 32 matchs toutes compétitions confondues), avec une moyenne plus élevée que jamais. Openda marque en effet un but toutes les 140 minutes avec le club français, quand il avait terminé à un but toutes les 216 minutes puis une réalisation toutes les 170 minutes lors de ses deux saisons précédentes avec Vitesse Arnhem.

Un nouveau statut

Les progrès d’Openda sont visibles et s’il a pu être frustré après un Mondial où il n’a disputé que douze minutes, le paysage a peutêtre changé, pour lui, avec l’arrivée de Domenico Tedesco. Le sélectionneur a en effet précisé, vendredi passé, qu’il n’aurait pas repris Michy Batshuayi même si l’attaquant de Fenerbahçe ne s’était pas blessé. L’indication était assez claire et Loïs Openda a même reçu un appel du sélectionneur après son triplé à Clermont, mi-mars, quelques jours avant l’annonce de la sélection.

Openda n’a pas précisé le contenu exact de la conversation, mais il semble en tout cas s’avancer avec un nouveau statut, même s’il n’a pas trop souhaité aller sur ce terrain-là, ce mardi dans l’auditorium de Tubize : « Je viens d’abord ici pour aider l’équipe, et si je reçois des minutes, je les prendrai avec beaucoup d’envie ». La phrase est un cliché, en sélection, et une manière de se protéger, pour éviter de se mettre en avant. Mais l’absence de Batshuayi rebat toutefois les cartes.

« Cela montre que le sélectionneur me fait confiance. Mais ce n’est qu’une première sélection (NDLR : de Tedesco) », a poliment évacué l’ancien Brugeois.

Profil de profondeur

Le rassemblement permettra au moins de savoir comment le joueur de Lens sera utilisé. Comme remplaçant ou comme deu

xième attaquant, aux côtés de Lukaku, dans un système à deux avants ? « Si je peux jouer avec Lukaku, c’est bien, je connais ses qualités. S’il me conseille, je vais aussi être à l’écoute. » À la même table pour partager les repas en sélection, les deux attaquants pourraient se rapprocher un peu plus ces prochains jours pour créer une nouvelle connexion et de nouveaux automatismes sur le terrain.

Le profil d’un joueur capable d’attaquer la profondeur pourrait aussi plaire à Tedesco, qui a des idées pour prendre les espaces et installer un pressing haut. S’il ne commence pas, mais qu’il prend une nouvelle dimension chez les Diables dans la hiérarchie des attaquants, ce sera toujours

une manière de marquer un nouveau territoire lors de ce qui ressemble au rassemblement le plus périlleux de la nouvelle ère Tedesco, avec des matchs en Suède et en Allemagne. C’est un rendez-vous pour marquer des points, en même temps que des buts, et Openda en est conscient.

Euro Espoirs et coach mental

Chez les Diables depuis juin, le Liégeois peut encore prétendre aux Espoirs, avec l’Euro qui approche, en fin de saison. « Pour l’instant, je dois me concentrer sur les Diables et la qualification pour l’Euro (2024). Pour l’Euro Espoirs, le coach décidera. Mais si on pouvait descendre avec tous les jeunes pour se quali

fier pour les Jeux olympiques (2024), ce serait intéressant (NDLR : il faut atteindre les demi-finales pour se qualifier pour le tournoi olympique). »

Depuis décembre, Openda est aussi suivi par un coach mental, Siebe Hannosset. « Je sens un changement, explique le joueur. On se parle avant et après les entraînements. De nutrition, de comment je me sens à la maison… » Cet ancien membre du staff du Club Bruges sous Michel Preud’homme est aussi un adepte des bains froids, pour la récupération. C’est peut-être aussi grâce à cette nouvelle collaboration, hors des terrains, qu’Openda a su traverser une période sans marquer, en début d’année, à Lens. Bien dans sa tête, Openda.

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2023-03-22T07:00:00.0000000Z

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